Tracer son chemin – épisode 1

Se perdre pour mieux se retrouver

Pour ce deuxième article du blog, j’avais envie de revenir sur mon parcours plus en détails. Comme lors d’un premier rendez-vous pendant lequel nous ferions connaissance.

Pourquoi cette envie de me présenter à vous ? Pour vous permettre de comprendre comment j’en suis arrivée là où j’en suis aujourd’hui et pourquoi j’ai à cœur de vous accompagner dans le changement intérieur.

Alors c’est parti pour un « petit »* voyage rétrospectif.

 * vous comprendrez rapidement que j’aime écrire donc ce sera toujours plus long que prévu ! 

Tout commence quand enfant, je joue avec ma sœur et adore tout particulièrement assembler des maisons en lego, construire et reconstruire de mille manières. J’aime inventer des espaces pour héberger les aventures de ces petits personnages en plastique.

Je ne sais pas d’où ça me vient, mais c’est comme ça qu’assez rapidement je me rêve « architecte d’intérieur ». Et non, pas « architecte », la précision est importante parce que, déjà à l’époque, je sens que je veux construire des espaces intimes. Ce qui compte pour moi c’est ce qui se passe à l’intérieur. Après tout, pourquoi pas ?

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Je grandis et une fois au lycée, je décide d’aller voir un architecte d’intérieur indépendant pour en savoir plus sur le métier. Et là, je déchante rapidement.

Surement plein de bonnes intentions, cet architecte me met tellement en garde contre les difficultés liées à ce milieu, la concurrence, la guerre d’ego, le peu de débouchés, et j’en passe, que je ressors de ce rendez-vous complètement démoralisée et des doutes plein la tête. Suis-je vraiment faite pour ça ? Aurais-je le niveau pour ces études artistiques alors que je n’ai pas pris de cours de dessin jusqu’alors ? Aurais-je les épaules pour supporter la concurrence ? Suis-je prête à prendre le risque d’échouer dans ce domaine ?

La réponse à ces questions à l’époque est clairement non !

J’ai 15 ans, je n’ai absolument pas confiance en moi malgré mes très bons résultats scolaires, et très vite, mes professeurs de lycée me poussent à envisager de faire une classe prépa et une école d’ingénieur. Comme je ne suis plus sûre de rien, j’écoute leurs conseils. Après tout, il paraît qu’ingénieur mène à tout, on verra bien.

J’aime les sciences, j’ai envie de faire un métier utile, potentiellement en lien avec l’environnement. Bref, je mets de côté mon rêve d’enfant et je me retrouve embarquée dans cette voie dite « royale » (enfin surtout royalement exigeante en termes d’heures de travail et d’investissement personnel !) : deux années de prépa et 3 années d’école plus tard, me voilà diplômée en 2013 ingénieur des Mines d’Albi.

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Ingénieur généraliste en génie Industriel, c’est bien, mais je veux au moins travailler dans un domaine qui me parle, et là mon goût pour le beau et le savoir-faire artisanal reprend le dessus et m’oriente vers le secteur du luxe.

Je fais mon stage de fin d’étude dans la maison Chanel et j’enchaîne ensuite plusieurs contrats pendant deux ans. A ce moment-là, j’ai l’impression que tout va bien dans ma vie, que je suis au début d’une belle carrière dans ce domaine… Mais, arrive le moment de la désillusion : un CDI que je convoitais me passe sous le nez et soudain, je n’ai plus envie de cette succession absurde de CDDs qui ne me permettent pas de me projeter dans l’avenir. Je me retrouve au chômage et c’est un peu brutal.

(Il y aurait de quoi écrire un article à part entière sur la façon dont s’est fini mon contrat chez Chanel et les répercussions que cela a eu sur mon état d’esprit, mais ce n’est pas l’objet ici donc je la fais courte.)

L’avantage de creuser en profondeur, c’est qu’on peut retomber sur des graines enfouies qu’on avait oubliées…

    Alors que j’avais suivi bien docilement les conseils de mes professeurs toute ma scolarité, décroché ce fameux diplôme d’ingénieur qui devait m’ouvrir toutes les portes, je suis soudain sans travail et j’ai l’impression d’avoir perdu bien plus que ça ! A force d’avoir laissé peu à peu le travail prendre toute la place dans ma vie, celle-ci me paraît soudainement bien vide…

Je suis en colère, révoltée par un sentiment d’injustice, effondrée, perdue, bref, au fond du trou si l’on peut dire. Mais l’avantage de creuser en profondeur, c’est qu’on peut retomber sur des graines enfouies qu’on avait oubliées… C’est donc à ce moment que peu à peu me revient en tête mon rêve d’enfant. Puisque mon diplôme d’ingénieur n’est finalement pas une garantie pour trouver du travail, alors pourquoi ne pas devenir ce dont j’avais toujours rêvé : architecte d’intérieur ? Après tout, je ne risque désormais plus grand-chose à essayer !

Nous sommes en 2015 et la graine du changement est plantée.

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C’est fou comme certains instants peuvent s’imprimer dans nos mémoires, ces moments clés où un déclic survient. Je revois encore ce moment où, perdue dans mes pensées, soudain, je m’imagine, à la fin de ma vie, vieille et entourée d’enfants… et ils me demandent : comment elle était ta vie ? Qu’est-ce que tu as fait toutes ces années ? Tu as été heureuse ?

Et là, je comprends que j’ai deux options :

  • Première réponse possible :
    • « J’ai travaillé dans le secteur du luxe, je gérais des bijoux magnifiques que j’envoyais partout dans le monde pour que des gens très riches les achètent. C’était sympa parce que je pouvais faire de beaux voyages mais en fait, j’ai travaillé pour réaliser les rêves de quelqu’un d’autre. Mon rêve à moi c’était de devenir architecte d’intérieur, mais j’ai eu peur donc je n’ai pas osé essayer pour voir ce que ça aurait pu donner… donc je ne sais pas ce que ma vie aurait pu être si j’avais tenté ma chance. »

Clairement, je sens bien que c’est l’option de « facilité », celle de suivre une voie conventionnelle, de retrouver un CDI, de travailler pour pouvoir s’offrir des parenthèses de plaisir lors des vacances ou des week-ends… Une option confortable pour beaucoup mais qui ne vibre absolument pas en moi, une option qui me donne un goût de regrets.

  • Deuxième option :
    • « J’ai commencé à travailler dans le secteur du luxe, puis j’ai eu envie d’aller voir ce que pourrait être ma vie si j’essayais de réaliser mon rêve : devenir architecte d’intérieur. Alors j’ai repris des études, puis … j’ai monté mon agence ? j’ai… ? »

J’ai quoi en fait ? Je n’en savais absolument rien ! Je me suis rendu compte que ce chemin était beaucoup plus riche d’inconnu à mes yeux, j’étais incapable de savoir alors comment ça allait se passer. Ce n’était pas un chemin tout tracé, c’était un chemin à écrire. Et c’est bien ça qui m’excitait. Certes, il y avait aussi de la peur, mais je ressentais plus cela comme l’adrénaline qu’on peut éprouver avant de se lancer dans une nouvelle aventure.

Ne pas savoir à l’avance comment pourrait se passer ma vie si j’explorais cette option avait un parfum de liberté, c’était l’ouverture au champ des possibles, une vie à inventer… et wow, là ça me faisait vibrer !

C’est donc à ce moment précis que j’ai compris : il fallait que je tente l’aventure ! Je n’avais rien à perdre si ce n’est passer à côté d’une vie où je me serais demandé en permanence : « Et si… ? Et si j’avais osé suivre mon rêve ? Et si j’avais essayé ? »  Et clairement, quelle tristesse d’arriver au bout de sa vie en se disant qu’on est passé à côté !

Alors, je vous souhaite de regarder en face vos « Et si ? » pour élargir vos perspectives et je reviens vous partager la suite de ce chemin très bientôt !