Tracer son chemin – épisode 2

Rien ne sert de courir, l’essentiel est de partir à point.

Heureuse de vous retrouver aujourd’hui pour vous partager la suite de mon parcours de reconversion. Comme vous allez le découvrir, si j’ai décidé d’explorer mes « Et si… ? », j’y suis allée pas à pas… Le goût de l’aventure n’empêche pas la prudence pour tracer son chemin ! Je reprends donc le fil en 2015, alors que je suis au chômage et que l’idée de la reconversion vient de prendre racine en moi…

Pour savoir ce qui s’est passé avant, je t’invite à lire l’article précédent juste ici !

Se reconvertir, c’est une belle idée, mais je ne voulais pas faire ça n’importe comment. Il existe de nombreuses formations, cependant peu me semblaient fiables et suffisamment sérieuses pour aborder ce nouveau métier riche et complexe. Je refusais l’idée d’une formation express en 1 an pour me retrouver jetée dans l’arène sans véritable préparation. Je suis téméraire mais pas inconsciente, et je voulais mettre toutes les chances de mon côté pour réussir ce projet.

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Le rêve à l’épreuve de la réalité

Pour commencer, j’ai préféré m’assurer que le rêve n’était pas un simple fantasme. J’ai donc profité de cette période de chômage pour rejoindre les Ateliers du Carrousel du Louvre pour 6 semaines de formation en Arts Appliqués afin de mettre mon projet à l’épreuve de la réalité. Une expérience très riche qui me permet de renouer avec le plaisir de dessiner, de peindre, de créer et qui me confirme que c’est vraiment quelque chose que je souhaite explorer plus en profondeur.

Mais la réalité étant aussi qu’il faut des moyens financiers pour réaliser mon rêve, je reprends tout de même le cours de ma carrière dans le luxe lorsqu’une belle opportunité se présente : le sacro-saint CDI dans le domaine qui me plaisait, la haute-joaillerie et toute la beauté de ses savoir-faire artisanaux.

Pourquoi décider d’emprunter à nouveau ce chemin que je connaissais ? Parce que justement, il m’offre alors le confort et la sécurité dont j’ai besoin pour pouvoir mûrir mon projet sereinement. Dès le début, je sais que ce ne sera pas un CDI pour toute la vie. J’aime mon travail, mais j’ai toujours mon rêve en tête. D’ailleurs, dès que je réfléchis en termes d’évolution de carrière, je ne suis attirée que par des postes plus créatifs comme le visuel merchandising ou la création d’espaces évènementiels. Des postes qui nécessitent quoiqu’il arrive une formation en design d’espace.

Au hasard de mes navigations internet, je trouve un jour une école, l’ESAM Design, qui propose une formation continue en 4 ans pour devenir architecte d’intérieur-designer. Le rythme proposé les deux premières années en cours du soir et week-end me paraît idéal pour continuer à tester mon projet sans pour autant tout quitter du jour au lendemain. Toutefois, comme on n’est jamais trop prudent, je décide de commencer par suivre les cours de dessins proposés une fois par semaine au sein de l’école, afin de mettre un pied à l’étrier…

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Quatre années de marathon

Ce premier pas dans l’école se transforme finalement très vite en véritable projet de reconversion. Après les cours de dessin, je commence la première année de formation… pour voir… et ça me plaît énormément ! Je retrouve ce plaisir d’apprendre de nouvelles choses et je découvre cette joie de créer, de voir naître en dessin ou en maquette des projets qui n’existaient que dans ma tête. 

J’attaque la deuxième année et je suis toujours en CDI à côté, mais je suis de plus en plus tiraillée entre la sécurité que ce travail m’apporte, le plaisir de beaux moments qui me mettent des paillettes plein les yeux et la pression derrière, l’exigence de ce secteur, alors même que mon ambition est ailleurs.

Peu à peu, je me sens de moins en moins alignée… jusqu’à finir par craquer. Mon corps dit stop quand ma tête croyait pouvoir encore tenir bon. Je ne l’ai pas vu venir, ou je n’ai pas voulu le voir venir, mais il est temps que ça s’arrête.

D’ailleurs tout s’arrête à peu près en même temps : c’est le 1er confinement. Tout est en suspens, je viens de quitter pour de bon la sécurité de mon CDI et je m’accroche alors à ce qu’il me reste, ma formation. Les cours continuent à distance, et je valide ma 2ème année, avec à la clé le certificat de collaborateur d’architecte d’intérieur. La moitié du cursus seulement et déjà ma vie est en train de changer. Je pourrais m’arrêter là et chercher un poste en agence, mais je veux aller au bout. Je veux le diplôme final pour réaliser mon rêve. Je ne suis pas du genre à faire les choses à moitié.

Débroussailler un nouveau chemin sans savoir exactement où il va mais avec la certitude que c’est la bonne direction

Je décide donc de poursuivre et de chercher un stage dans une agence pour approfondir la réalité du métier en parallèle de la 3ème année. Je passe 6 mois merveilleux au sein du Studio Chloé Nègre, une agence où j’apprends énormément et qui me confirme que je suis sur le bon chemin. La 3ème année d’étude est intense, le rythme d’apprentissage est de plus en plus soutenu… Et en parallèle, à peine mon stage terminé, on me sollicite pour de premiers projets dans mon entourage. Alors je franchis le pas : je lance mon activité sous le statut auto-entrepreneur et je commence à dessiner les contours de ma nouvelle vie professionnelle.

Il me reste une quatrième et dernière année pour obtenir le diplôme dont je rêvais enfant. Une année intense mais tellement stimulante, entre rédaction d’un mémoire, développement d’un projet d’architecture d’intérieur sur 1000m² et d’un projet de design. C’est l’année où l’on est pleinement libre d’explorer et de créer son univers. Une année de défis que je vis comme la dernière ligne droite d’un marathon : partagée entre euphorie, impatience et épuisement.

Quatre ans, c’est quand même incroyablement long… et très court à la fois. J’ai l’impression d’avoir commencé cette reconversion il y a 1000 ans. D’ailleurs, elle a en réalité commencé il y a 7 ans si on y réfléchit bien. Entre le déclic de 2015 et aujourd’hui, 7 longues années à débroussailler un nouveau chemin sans savoir exactement où il va m’emmener mais avec la certitude que c’est la bonne direction pour moi.

Alors vous imaginez mon émotion quand, le 1er juin 2022, je suis sortie de ma soutenance, que j’ai réalisé que ça y est, j’étais allée au bout ! C’était indescriptible !*

*Concrètement, j’ai fondu en larmes et tremblé pendant une bonne dizaine de minutes, le temps pour mon corps d’évacuer un peu toute cette pression accumulée ces dernières années pour parvenir à cette échéance… un moment intense…

Mais wow, quel soulagement et surtout quelle joie et quelle fierté d’obtenir enfin ce diplôme : architecte d’intérieur-designer, et cerise sur le gâteau, avec mention TB ! Quel accomplissement !

Est-ce à dire que je suis arrivée à la fin du chemin ? Pas du tout ! Ce n’est que le début en fait ! Mais que d’apprentissages déjà !

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Si j’ai voulu vous raconter tout ce cheminement, c’est avant tout pour vous montrer ce qui m’a conduit jusqu’ici. Parce qu’en tant qu’accompagnatrice en changement intérieur, c’est important pour moi de vous montrer comment j’ai moi aussi traversé d’intenses changements.

Et puis c’est l’occasion de vous partager la leçon principale que j’ai tirée de tout ce processus :

Tout est possible quand on s’en donne les moyens. Peu importe le temps que ça prendra. Nos « et si… ? » méritent qu’on les explore pour vivre sans regrets.

Ne pas savoir à l’avance comment ça va se passer ne veut pas dire que c’est impossible. L’essentiel est de commencer quelque part et d’avancer pas à pas. Bien sûr que j’ai eu peur, que j’ai douté, que j’ai parfois eu envie d’abandonner… mais je n’ai jamais laissé ces émotions prendre le dessus. Je les ai accueillies, j’ai cherché à comprendre le message qu’elles voulaient me faire passer  (souvent, elles venaient simplement m’indiquer que j’étais épuisée et que j’avais besoin de ralentir pour pouvoir tenir le coup sur la durée…), je les ai partagées à mon entourage… et en prenant un peu de recul, je me suis toujours raccrochée à cette envie viscérale d’aller voir ce qui se cachait derrière ces peurs… Je me suis raccrochée à cette volonté de ne pas laisser de territoire inexploré !

Et c’est comme ça que, petit à petit, je me suis rapprochée de la réalisation de mon rêve… et ce n’est pas fini ! Un rêve atteint n’est qu’un passeport pour aller en explorer un nouveau, et c’est ce que je continue d’expérimenter avec cette nouvelle aventure entrepreneuriale !

Alors je vous souhaite de faire chaque jour un pas vers la réalisation de vos rêves. Peu importe le temps que ça prendra, l’essentiel est d’être en chemin. 😊